L'herbe sèche entre les rochers
Souffle «voici l'hiver»
Aux chardons fanés.
J'étais en ville, hier.
**
Tournent, tournent dix corneilles
Dessus la terre cuivré,
Oui j'ai passé la veille
sur la route trempée.
**
«Il faut apprendre à vivre»
Clamait d'une voix souveraine,
Tandis que je chevauchais ivre
Alcool dedans mes veines.
**
Il faut désormais
Bannir rêves d'enfants,
Disait soudain excédé
Croix de bois, croix de fer, aux supplices du vent.
**
Mais moi je ne voulais entendre,
Moi qui avait soif d'oubli
Et je courais sans attendre,
Désireux et Impie.
**
Chiens errants se promènent
Ils n'ont pas sommeil, en vérité,
Et je frappais à la porte de l'une
Que le temps m'a dérobé.
**
Où es-tu parti, grand frère?
Tandis que je dormais,
Je suis orphelin et tu devais m'apprendre
Les mille songes de nuits d’Été.
**
Où es-tu parti, grand frère?
En ton heure, tu savais la route,
Tu savais le regard fier,
Moi je me perd, je renonce et je doute.
**
Où es-tu parti, grand frère?
Et dans quel hôtel jouez-vous aux cartes?
Parlez-vous de femmes passagères?
Amis de longue date.
**
Moi je pars en voyage,
Et je coucherais ce soir,
Sur les saintes terres d'alpage
Dans les vapeurs ethanifères d'un abri autocar.
**
Il y à foule dans les églises,
Et si vous le lui demandez
Le berger dans sa remise
Aura mille autres histoires à raconter.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire