mardi 10 janvier 2012

JIM

La neige tombe sur les pins, les troncs sont dressés sous le ciel et la neige fond sur les hautes branches.
Le vent souffle un peu, parfois, et le mulot dort sous la neige. Un renard passe, il n'a pas sommeil, il s'en va vers la grande route qui a du s'illuminer, il y à peu, comme les grandes villes du reste du monde.
La nuit, la lumière semble jaune, et celui qui marche le long de la route, dans la neige souillée a mille histoire à raconter.
La neige tombe sur les pins, et le ciel, noir comme le fond de l'eau se confond avec la terre, sous la grande prairie.
La neige tombe sur les pins et sur le bonnet de laine de Jim, que les femmes regardent amusées. Il est adossé à sa voiture, Jim, les pieds humides, et un verre de vin aux épices réchauffant ses mains.
Il n'aurait pas du venir, bien qu'à son regard, tous les ailleurs se valent, non, ici, les gens sont acerbes. Il y a trop d'artistes trop jeunes qui se croient immortels.
La neige, sur sa tête enfouit un peu le vacarme de la fête, dans son dos, et du monde qui sévit, par delà les bois. Elle cache un peu son odeur, enfin, acre, celle de l'essence mêlée à la peur et à un peu trop d'ennui.
La neige tombe sur les pins, et Jim sait, il sait tout ce qu'il y à connaître est c'est là sa plus grande peine, il sait que ce monde touche à sa fin et il sourit sous son écharpe. La neige recouvrira tout, la neige éteindra les incendies et escamotera l'autoroute.
Jim à quitté la fête depuis trop longtemps, puis il est allé s'asseoir sur le parking. Il ne sait pas danser et n'arrive pas à être îvre.
La neige tombe sur les pins, et leurs branches forment le toit d'une église et pendant quelques instants il n'y à plus aucun bruit. Peut-être que si dieu à créé l'homme à son image, alors lui aussi à peur du noir.
Loin, là-bas, au bout de la route et de la furie, la mer descend, elle ne s'arrête pas de descendre, et les épaves des paquebots, malgré le sel, sont devenues blanches.
Jim songe à ses rois qui ne sont plus que poussières, il songe à ces miroirs qui ne gardent pas de souvenir, Jim pense à celle en compagnie de qui il aurait-aimé danser, ce soir, et qu'il n’a pas vu depuis si longtemps que son souvenir est incertain.
La neige tombe sur les pins et Jim, enfin, se demande où sont passés les derniers chefs indiens, puis réalise alors qu'il n'y à plus rien à dire. Il vide son verre et monte dans la voiture. Et les phares repoussent les ténèbres.
La neige tombe sur les pins et Jim quitte la fête où on ne l'attend plus, il aimerait être à cheval, pour partir au galop. Jim part vers la mer, Mesdames! Biens qu'à ses yeux, tous les ailleurs se valent.
Jim est parti.
Jim est parti et il n'y à plus rien à ajouter...

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